Trinidad-et-Tobago

 

 

Ces îles de la mer des Caraïbes, sises au nord du Venezuela, sont réunies en une République, membre du Commonwealth. Hollandais, français et anglais se disputèrent Trinidad jusqu’à ce que l’île devînt britannique, en 1802. Sol et climat conviennent parfaitement au cacao. Pourtant, celui-ci, de qualité supérieure et extrêmement recherché, est aujourd’hui produit en petite quantité.

(1) Elle y avait été introduite par les Hollandais de l’île de Curaçao vers le milieu du xviie siècle.

(2) Enfreignant l’ordre royal, ils se seraient embarqués pour l’Europe sur un navire français faisant de la contrebande dans le golfe de Paria.

(3) El Orinoco ilustrado y defendido. Historia natural, civil y geográfica de este gran río y de sus caudalosas vertientes, écrit en 1731.

Il semble que le cacao ait été introduit à Trinidad par le gouverneur espagnol Tiburcio de Aspe y Zúñiga (1678-1682) qui l’aurait importé de la province de Caracas (1), et ce bien que certains aient prétendu que cette culture avait été initiée par les Hollandais à partir de plants provenant des côtes de la Guyane. Les missions espagnoles, qui étaient de « véritables colonies agricoles », en firent leur culture principale. Dans son Histoire de l’île de la Trinidad… (1883), Pierre-Gustave-Louis Borde décrit fort bien la vie dans les plantations des missionnaires : « Dans les champs plantés en cacao se cultivaient aussi, pendant les trois premières années de la plantation, et lorsque le terrain n’était pas encore couvert par le développement des cacaoyers, le maïs, le manioc, la banane et autres denrées alimentaires. Telle est encore aujourd’hui la manière dont se forment nos cacaoyères ; les terrains ainsi utilisés ne tardent pas à rembourser au planteur les frais de sa plantation de cacao. La cacaoyère était le hacienda comun ou domaine commun de la mission. Sur ses produits se prélevaient les ornements de l’église, les meubles et ustensiles du presbytère, les outils et instruments aratoires, les rations des missionnaires et le vêtement des néophytes ; l’excédant était versé dans la caisse commune des religieux Capucins catalans. Les Indiens étaient tenus d’y travailler les quatre premiers jours de la semaine ; les deux derniers étaient affectés à la culture du cacao dont ils tiraient leur nourriture, et à la construction et à la réparation de leurs chaumières. Le dimanche et les jours fériés étaient toujours consacrés à leur instruction religieuse et à leurs exercices de piété. Une si grande abondance de travail, obtenue à aussi peu de frais, rendait éminemment productives ces entreprises agricoles ; d’année en année elles gagnaient en importance. »

Mais, en 1708, au terme d’un séjour de vingt-et-un ans, les pères capucins durent quitter Trinidad, par ordre royal, pour aller fonder des missions en Guyane (2). La culture du cacao n’en demeura pas moins tout aussi florissante, sous le seul contrôle des Indiens. Suite à sa visite de l’île au cours du premier tiers du XVIIIe siècle, le père jésuite José Gumilla, émerveillé par les cultures qu’elle portait, devait écrire : « Il [le cacao] se récoltait en grande quantité, et il était supérieur à celui de Caracas et des autres côtes par l’excellence de sa saveur ; il était en si grande faveur et tellement recherché, que les récoltes, pour se les assurer, étaient généralement achetées sur pied et payées longtemps avant qu’elles étaient faites. » (3) Cette variété tant louée était le cacao criollo. Sans doute sa production était-elle loin d’être négligeable pour que, en 1716, le célèbre pirate anglais Barbe-Noire pillât dans la rade de Puerto-de-los Hispanioles un brick espagnol chargé de cacao à destination de Cadix (Espagne).

Toutefois, en plein essor, cette culture cacaoyère allait être détruite, en 1727. Un refroidissement provoqué par les vents du nord, dirent certains. Des gelées, affirmèrent d’autres. L’inadaptation de cette variété de cacao aux conditions climatiques de Trinidad et qui ne pourrait être surmontée qu’en replantant des parcelles chaque année, pour éviter un vieillissement excessif, devait-on ensuite apporter en explication à ce déclin subit. Plus probablement, avance-t-on aujourd’hui, une maladie, dont on suppose qu’il s’agit d’une atteinte de type Phytophthora. D’après le père Gumilla, qui observa le phénomène, les arbres paraissaient sains et robustes, se couvraient de fleurs, puis les fruits, à un certain degré de développement, se desséchaient. Le religieux préféra assigner « au malheur une cause surnaturelle. Pour lui, ce fut un fléau de Dieu, envoyé pour la punition de ces cultivateurs qui ne payaient pas régulièrement la dîme » (P.-G.-L. Borde). Quoi qu’il en fût, le désastre fut considérable, le cacao disparut des denrées insulaires, et la misère s’installa dans l’île, désertée par la population — en 1733, on ne dénombrait plus que 162 habitants adultes — et délaissée par les Espagnols.

Ce n’est qu’à partir de 1735 que la confiance succéda à la panique. Quelques colons revinrent, la population s’accrut rapidement. Mais la lueur d’espoir s’estompa rapidement. Une épidémie de variole (1739), la menace d’une invasion anglaise… La situation s’aggrava à nouveau, jusqu’à ce que, parallèlement à une lente reprise de la colonisation, la cacaoculture renaisse grâce au forastero, importé du Venezuela et dont la culture débuta dans les années 1756-1758. Fut-il introduit par les pères capucins aragonais venus s’installer dans l’île ? ou, plutôt, par les Hollandais, avec lesquels, explique P.-G.-L. Borde, Trinidad faisait un petit commerce clandestin ? L’événement fut heureux. Le forastero s’adapta facilement. Il fallut, toutefois, attendre 1775 pour le voir figurer comme une grande culture de l’île, derrière le maïs. Sans doute cette lenteur s’explique-t-elle par l’insuffisance de la population et, d’évidence, par le délai nécessaire pour qu’un arbre devienne productif. Les cacaoyères se trouvaient surtout dans la vallée de Maracas et dans la plaine entre les rivières de Saint-Joseph et d’Aricagua. Elles allaient peu à peu se propager dans l’île. Le cacao, fermenté et séché, était livré aux agents de la Compagnie de Guipuzcoa (4), qui en détenait le monopole, « au prix fixe de vingt-sept sous de France la livre » (P.-G.-L. Borde). La production, renaissante, avoisinait alors les 96 000 livres.

(4) Créée en 1728, cette compagnie avait le monopole des cacaos de la Côte-Ferme et de la Trinidad ; elle envoyait chaque année à la Guayra et à Puerto-Cabello deux vaisseaux de registre de 40 à 50 canons, montés en guerre et bien équipés, avec la faculté d’envoyer l’excédent de ses cargaisons, en petites embarcations, à Cumana, à la Trinidad et à la Marguerite. Voir Rafael María Baralt, Resúmen de la historia de Venezuela desde el descubrimiento de su territorio por los castellanos en el siglo xv, hasta el año de 1797, ordenado y compuesto con arreglo à Muñoz, Navarrete, Herrera, Irving, Oviedo, Robertson, Depons, Humboldt, Clemencin, Montenegro, Yánez, Alcedo, Antúnez, Acevedo, etc., etc., etc., Paris, H. Fournier, 1841.

(5) Erythrina Amasisa Spruce ou Micropteryx poeppigiana Walp.

Le croisement naturel des criollo restants avec des forastero devait générer un hybride, le trinitario, plus robuste que les criollo. Certes, la qualité y perdit beaucoup… Mais la cacaoculture put se développer. Elle bénéficia alors, notamment, de l’afflux d’immigrants français, auxquels des terres furent concédées, et de la main-d’œuvre constituée par les esclaves. Au début des années 1830, Trinidad et Tobago étaient le troisième producteur mondial de cacao, derrière le Venezuela et l’Équateur, et couvraient 20 % de la production mondiale. Le cacao devait jouer un rôle prédominant dans l’économie locale entre 1866 et 1920, période où la demande en cacao ne cessa d’augmenter, où la consommation de chocolat se fit croissante dans le royaume et où les prix restèrent relativement stables. Un élément non négligeable intervint aussi en faveur du cacao : les mesures prises par la Couronne britannique, à la fin des années 1860, pour régulariser la situation des squatters — ces anciens esclaves qui avaient créé de façon sauvage (squatting) plusieurs centaines de petites plantations (4 hectares au plus).

Outre l’émancipation des esclaves, diverses mesures favorisèrent largement la création de cacaoyères. Ainsi des terres jusque là désertes, comme les vallées du nord de Trinidad (Sangre Grande) ou certaines zones vallonnées de Tobago, se transformèrent en vergers de cacaoyers. L’étendue des plantations allait se hisser à 90 000 hectares en 1917, contre seulement 2 400 en 1856. En 1870, alors qu’intervenait la seconde phase de colonisation — britannique celle-ci —, la production annuelle s’élevait à 6 800 tonnes. Le prix élevé du cacao, de hauts rendements, des salaires fort bas… Le caco connut son âge d’or. Il se substitua au sucre, qui accusa un recul dans les années 1880, en devenant le « baromètre » financier de l’économie des îles. Évaluées à 1 500 tonnes en 1840, les exportations décuplèrent à l’aube du XXe siècle. Trinidad devint le troisième exportateur de cacao, derrière l’Équateur et le Brésil — une partie de ce cacao exporté provenait du Venezuela, précise Paul Preuss. Ce dernier donne, en 1902, une description édénique des immenses plantations qu’il put observer lors de sa mission scientifique : « […] dans certains districts, on chevauche pendant des heures entières, le long d’excellents chemins, à travers un terrain ondulé, couvert de plantations soignées,et aussi loin que porte la vue, on n’aperçoit que des forêts d’“ Anauco ” ou immortelles (5), qui sont employées universellement à Trinidad comme arbres protecteurs dans les plantations de cacao. / La magnificence de la floraison que ces arbres déploient, quand, immédiatement après la chute des feuilles, ils se couvrent subitement de fleurs rouges et brillantes, est indescriptible et tous ceux qui ont pu la contempler en sont restés frappés d’admiration. » Les planteurs étaient alors, explique Preuss, « en majeure partie, des descendants d’Anglais, de Français, d’Espagnols et de métis nés dans l’île » et, également, des immigrés anglais ou français. La main-d’œuvre était rare, les indigènes préférant travailler chez les négociants de Port of Spain.

A Trinidad ca 1900

En 1905, on pouvait lire dans le bulletin L’Agriculture pratique des pays chauds, sous la plume du vice-consul Barron : « L’île de la Trinidad […] est en dehors de la zone des cyclones et sa position géographique, ainsi que ses conditions climatériques, la mettent dans une situation plus favorable que les autres Antilles pour la culture du cacao. » Plus de 100 000 hectares appartenaient alors à des planteurs de cacao, sans être entièrement cultivés. Et l’auteur de l’article de conclure : « […] dans quelques années tout ce terrain sera planté en cacaoyers, et par suite l’exportation qui a atteint 30.000.000 de livres anglaises en 1901-1902 s’élèvera dans 12 ans à peu près de 50.000.000. » D’après la même étude, Trinidad connaissait trois espèces : criollo, forastero, calabacillo. « Le Criollo est peu cultivé, sa qualité est supérieure, mais son faible rendement et son peu de résistance ont obligé les planteurs à abandonner sa culture. / Le Forestero, qui est l’espèce la plus répandue, est bien supérieur au Calabacillo, bien qu’inférieur en rendement ; cependant ce dernier résiste mieux que les deux autres à la sécheresse. » À cette même époque, certains spécialistes étaient plus critiques, observant une forte dépréciation des cacaos de Trinidad, due selon John Hinchley Hart, aux plantations nouvelles utilisant des variétés rapidement rentables et plus résistantes aux maladies, caractérisées par des fèves très colorées et riches en amertume. « Les sortes des cacaos de la Trinidad sont très nombreuses, mais les bonnes qualités sont en minorité. », note Henry Jumelle. Ils étaient importés en France, en grande partie, par Le Havre et, en 1899, se payaient 93 à 100 francs les 50 kilogrammes.

(6) Le prix de la fanega chuta de 23,90 TT$ en 1919-1920 à 9,50 $ en 1921.

Après les difficultés dues à la Première guerre mondiale, la production atteignit son pic en 1921, avec 33 590 tonnes. Toutefois, outre les effets de la surproduction mondiale, de la chute des prix (6) et de la Grande Dépression des années 1920, outre l’essor de la production en Afrique de l’Ouest, plusieurs facteurs allaient entraîner sa décroissance. La rapide extension des cacaoyères se fit de façon quelque peu anarchique, sans prendre systématiquement en compte la nature du sol sur lequel elles s’installaient ; par négligence, de nombreuses plantations furent laissées à l’abandon. En outre, la dichotomie croissante entre la multitude de petites plantations (plus de 20 000, de moins de 8 hectares) et quelques centaines de grosses propriétés évolua vers la prédominance des secondes, aux détriment des modestes cultivateurs. Des aléas climatiques étant venus se greffer là-dessus, la production de l’île commença à chuter, un déclin bientôt rendu inexorable par le déferlement brutal de la maladie du balai de sorcière en 1928 — en septembre de cette année, il avait touché 28 % des cacaoyers. Enfin, le prix du sucre était redevenu intéressant, et l’industrie de du pétrole commençait à se développer, qui requérait moins de main-d’œuvre. Dans les années 1930, l’économie cacaoyère eut plus encore à souffrir de l’inefficacité du système et de prix défavorables sur le marché mondial, tandis que le balai de sorcière se propageait. Sans oublier la baisse de main-d’œuvre, due au rapatriement de 10 000 travailleurs indiens dans leur pays, entre 1920 et 1932. Le second conflit mondial vint bientôt exacerber la situation. Et, en dépit des efforts gouvernementaux — Cocoa Research Scheme (CRS), en 1938 —, la régression se poursuivit.

La création, en 1945, du Cocoa Board of Trinidad and Tobago visa à réhabiliter l’économie cacaoyère. À cette fin, un grand travail d’hybridation (1949-1980) fut entrepris avec succès, autour du trinitario et du forastero amazonien. Des millions de plants furent distribués (650 000 en 1955, 1 552 324 en 1965). La production se redressa, affichant 10 000 tonnes entre 1953 et 1956. Mais, à nouveau, la situation se détériora. Sécheresse (1957-1962), ouragan Flora (1964), suspension du Cocoa Rehabilitation Scheme (1967), réduction de la distribution de plants (330 000 en 1981)… Des tentatives furent alors faites pour ressusciter le cacao : un Cocoa and Coffee Industry Board (CCIB) fut créé en 1962 ; un nouveau programme de relance (National Rehabilitation Programme, 1979-1988) eut pour mission de doubler en dix ans la production des plantations existantes ; etc. Rien n’y fit. Les chiffres sont parlants : 46 000 hectares en 1969, 20 000 en 1986 ; 10 000 exploitants produisant cacao et café en 1966, 3 500 dans les années 2 000 ; des rendements inférieurs à 200 kg / ha. Néanmoins, les autorités et les chercheurs ne désespèrent pas de redynamiser cette économie. Le CCIB lança ainsi en 1998 un Pilot Fermentary Project, pour permettre aux planteurs de confier leurs fèves à des centres de fermentation collectifs où l’opération, parfaitement maîtrisée, garantit une qualité qui leur faisait parfois défaut.

C’est pour enrayer l’avancée du balai de sorcière que, au début des années 1930, un membre de l’Imperial College of Tropical Agriculture (Trinidad), F. J. Pound chercha des cacaoyers résistants aux épidémies. De ses voyages en Amérique du Sud (Équateur, Amazonie péruvienne), en 1937-1938 et 1942-1943, il rapporta des plants de forastero sauvages, aux grosses cabosses et de bon rendement. Ceux-ci furent hybridés avec des trinitario indigènes et générèrent les ICS-Imperial College, qui cultivés en pépinière, se retrouvent aujourd’hui dans divers pays. Aujourd’hui, un centre de recherches officiel (MALMR) consacre 200 hectares au cacao aux fins de l’amélioration de la production cacaoyère à Trinidad. Il développe une variété hybride de Trinitario, TSH (Trinidad Selected Hybrid), de rendement élevé et de bonne résistance à la maladie du « balai de sorcière ». Dans quelques plantations ont ainsi été introduites ces nouvelles variétés commerciales, notamment les TSH 919 et TSH 1095 qui, selon les spécialistes, possèdent le « caractère aristocratique » du cacao traditionnel de Trinidad et Tobago. À Trinidad également, au sein de l’University of West Indies, la Cocoa Research Unit (CRU), créée en 1963, a pour objectif d’améliorer les variétés et, pour pallier à la destruction de la biodiversité, a constitué la plus importante collection de cacaoyers sauvages et cultivés existant au monde. La banque de gènes, créée en 1980, réunit quelque 3 000 génotypes sur les 7 500 répertoriés.

Le cacao de Trinidad-et-Tobago

 

À la fin du XIXe siècle, le cacao de la Trinidad, ou Trinidad, était décrit par le docteur Georges Pennetier comme ayant « les fèves plus petites que le caraque [voir ce mot], de même forme, mais un peu plus aplaties ; la pellicule, ajoute-t-il, est grise ou rougeâtre, recouverte d’une terre non micacée ; la chair est violacée ou noirâtre et la saveur peu prononcée. » (Leçons sur les matières premières organiques, 1881.) Aujourd’hui, Trinidad et Tobago produisent 100 % de « cacao fin ». Fruité, équilibré et légèrement âcre, ce cacao se caractérise par d’agréables arômes de mélasse, de caramel, de raisin et de réglisse. Le Trinité est corsé et épicé, doté d’arômes amples ; il est parfait pour des assemblages et pour la réalisation de couvertures. « […] il est fort et nerveux ; il remonte le goût et donne de l’arôme aux autres cacaos avec lesquels il est employé », notait Léon Arnou au début du XXe siècle. L’Oropucce est équilibré, acide, légèrement amer, avec des notes aromatiques légèrement fleuries et fruitées ; le début de bouche est puissant en cacao

Frank Newbould, 1887–1951, A Cocoa Estate in Trinidad, s. d.

1969

1987

2003

2010 et 2019

Trinidad-et-Tobago :

production de cacao

en milliers de tonnes

 

1893-94                           10,252

1894-95                           13,550

1895-96                           10,125

1896-97                           12,550

1897-98                           11,461

1898-99                           12,175

1899-1900                        14,525

1900-01                           11,942

1901-02                           16,955

1902-03                           14,885

1905-06                           12,983

1906-07                           18,611

1907-08                           21,737

1913-14                           28,400

1914-15                           24,100

1915-16                           24,000

1916-17                           31,800

1917-18                           26,200

1920-21                           33,590

1960-61                            7,030

1961-62                            6,715

1962-63                            7,322

1963-64                            4,716

1964-65                             5,062

1965-66                             5,416

1966-67                             5,283

1967-68                            6,873

1968-69                             3,464

1969-70                             6,213

1970-71                              3,767

1971-72                             4,821

1972-73                            3,162

1973-74                            4,161

1974-75                            5,240

1975-76                            3,250

1976-77                            3,345

1977-78                            3,398

1978-79                            2,628

1979-80                            2,381

1980-81                           3,145

1981-82                           2,247

1982-83                           1,732

1983-84                           1,560

1984-85                           1,307

1985-86                           1,426

1986-87                           1,501

1987-88                           1,712

1988-89                           1,492

1989-90                           2,110

1990-91                           2,000

1991-92                           1,139

1992-93                           1,778

1993-94                           1,443

1994-95                           1,762

1995-96                           2,292

1996-97                           1,740

1997-98                           1,270

1998-99                           1,160

1999-2000                        1,593

2000-01                            0,611

2001-02                            1,643

2002-03                            0,984

2003-04                            1,321

2004-05                            0,915

2005-06                            1,600

2006-07                            0,800

2007-08                            0,700

2008-09                            0,600

2009-10                            0,700

2010-11                            0,400

2011-12                             ???

2012-13                              ???

[Source : FAO.]

1906 - Séance du terrage du cacao à Trinidad