Février 2024

 

AU XVIIIe siècle

 

Les rapports du chocolat et de la religion

 

Extrait de  La Gazette de France, du 24 janvier 1766

 

« De Rome, le 1er Janvier 1766.

[...] Ces jours derniers, on a arrêté un Prêtre accusé au Tribunal du Cardinal Vicaire d'avoir célébré plusieurs messes dans un même jour. On l'accuse surtout d'en avoir dit dix le jour de Noël & d'avoir pris du chocolat avant les trois dernières. »

Le chocolat anglais

 

Extrait de  La Gazette  du commerce, 19 janvier 1765

 

« DE LONDRES le 1er Janvier 1765

[...] On assure qu'on va ôter des impôts mis sur le chocolat, afin d'encourager l'exportation de celui qu'on fabrique en Angleterre  ; on sait que la France a presqu'une entière préférence pour la vente de cette marchandise dans les Pays étrangers. »

Le chocolat est utile aux navigateurs

 

Dans le Mémoire concernant une espèce de colique observée sur les vaisseaux, lu à l'assemblée publique de la faculté de Médecine, tenue le 1er septembre dernier, par M. de Gardanne, Docteur-régent de la faculté de médecine de Paris , médecin de Montpellier, censeur royal, associé & correspondant de plusieurs académies (imprimerie de Quillau, rue du Fouarre, 1783), M. de Gardanne évoque les maladies des gens de mer, notamment la colique des navigateurs, « incommodité » dont il conteste l'appellation, mais pour laquelle il prodigue ses conseils avertis. « Quoi qu’il en soit, M. de Gardanne conseille aux officiers, pour en prévenir les attaques, de faire usage des corps gras, des substances huileuses, prises à jeun, de préférer le chocolat au café, de substituer quelques verres d’eau de mer aux lavements émollients, aux bouillons aux herbes, au petit lait, & autres remèdes semblables qu’on ne peut se procurer que difficilement sur un vaisseau. » (Gazette du commerce, 11 octobre 1783.)

Quelques bonnes adresses à Paris

 

Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le chocolat n'est plus un produit rare.  En témoignent les annonces publicitaires publiées das les divers périodiques de l'époque par les fabricants ou les revendeurs. D'évidence, Paris compte de nombreuses adresses pour s'en procurer. Ainsi le magasin général des plantes des montagnes de la Suisse, des Vosgcs, des Pyrénées, de la Savoie, d’Auvergne & des Iles, établi par arrêt du Conseil du 15 octobre 1770, rue Saint-Honoré, puis transféré rue Dauphine, à l'hôtel de Genlis, propose du « chocolat de Bayonne & de Turin & autre, fabriqué à la façon d Efpagne. Le tout à junte prix. » (Mercure de France, 1er février 1774). De son côté, M. Martin, Apothicaire, rue & vis-à-vis la Croix-des-Petits-Champs, vend le chocolat antivénérien de M. le Febure (Mercure de France, 1er mai 1775). Quant au sieur Tabut, établi rue Cardinale, dans l'Abbaye S. Germain des Prés, il « distribue une Liqueur au Chocolat d’Espagne, de sa composition, dont la vertu est de fortifier et rétablir les estomacs faibles et délabrés, et d'aider à la digestion. On peut en user ainsi que des autres Liqueurs, le matin et après les repas.

Pour la facilité du Public, on en trouvera chez lui des Bouteilles de pinte, de chopine et de demi-septicr, qu’il vendra sur le pied de 8 livres la pinte. »

Mercure de France, 1er décembre 1737

— Le sieur Fillion à la Croix de Chevalier, dans l'Abbaye Saint-Germain-des-Prés. Son chocolat est marqué d’une Croix de Chevalier.

« Fillion avertit le Public qu’il fabrique toutes sortes de Chocolats vanillés et de santé, ambrés à la fleur d’orange sans sucrie, depuis quarante sols jusqu'à huit livres ; Pistaches fines & Pastilles fines & autres, depuis trois livres jusqu'à six livres : il fait un Chocolat naturel pour les personnes qui sont incommodées de la poitrine, il va aussi le faire en Ville ; il fait du beurre de Cacao caraqué, qui a beaucoup de vertus pour les personnes qui ont le nez & les lèvres gersés, cuissons sur le visage ou dartres, inflammations sur les yeux ; on en met sur les paupières le soir en se couchant, & on se trouve considérablement soulagé. Les Dames peuvent s’en servir pour ôter le rouge sur leur visage. Il est bon pour toutes fortes de brûlures, en en mettant sur la plate. Il soulage beaucoup en dissipant le feu qui se met ordinairement sur les brûlures. »

Mercure de France, 1er décembre 1748

« Fillion avertit le Public qu’il fait & vend les véritables Biscuits du Palais Royal, depuis trois sols jusqu’à six ; Biscuits & Gâteaux de S.avoyc, Gâtaux d'amande ; des cœurs de biscuits, des roses & des bonnets Turcs ; Macarons d'amande amère ; Massepins pralinés, seringués ; des cœurs de Massepin royal & de Chocolat à la fleur d'orange & de café ; Conserves de fleur d’orange en gâteaux, en cœur, pralinés, & des meringues, & tout ce qui concerne l'Office. Les Biseuits se conservent toujours tendres pendant l'espace d'un mois, ce qui fait qu'on peut les transporter en campagne.

Le Sr Fillion continue de fabriquer les Chocolats vanillés & de santé ambrés & à la fleur d’orange sans sucre, depuis quarante sols jusqu'à huit livres ; Pistaches &c Pastilles fines, depuis trois livres jusqu’à six. Il fait un ChocoIat naturel pour les personnes qui sont incommodées de l’estomac & de la poitrine, & un Beurre de Cacao caraqué, qui est bon pour les inflammations sur les yeux, les boutons, les lèvres gercées, dartres & pour les hémorroïdes, &c. Le Sr Fillion demeure présentement dans l'Abbaye S. Germain des Prés, Cour des Religieux, rue Childebert, la quatrième boutique après la fontaine, à la Croix de Chevalier. C’est le même Fillion qui demeuroit ci devant Cour er rue Abbatiale. »

Mercure de France, 1er décembre 1749

— « On avertit le public que le sieur Mannory, demeurant présentement Cloître S. Germain de l'Auxerrois chez M. Boullemer Procureur au Châtelet tient fabrique de Chocolat de toutes sortes, & vend du Thé impérial en gros & en détail. Le sieur Mannory logera au terme de la S. Remy prochain dans le même cloître chez M. Roses Chapelain de S. Germain l'Auxerrois. »

Le Nouveau Mercure, 1er juillet 1719

— « Godeau, Marchand Distillateur, tenant le Café Militaire, rue & vis-à- vis le Cloître Saint Honoré, fait & vend toutes sortes de liqueurs fines, tant Françaises qu’étrangères. Il fait aussi du chocolat de santé à la façon d’Espagne, & autre chocolat à la vanille. L’on trouve aussi chez lui de l’ancienne huile de Vénus, vrai Sigogne, Marasquin, Ratafia de Bologne, huile royale, crème des barbades, crème de fleur d’orange, crème de framboise, crème d’Angélique, liqueur vanille, les délices de la santé, liqueurs très agréables, kirs-wafer, & généralement toutes sortes de liqueurs fines. »

Mercure de France, 1er août 1754

— « François, Maître Limonadier â Paris, rue Sainte-Anne, Butte S. Roch, â la Croix de Chevalier vis-a-vis la rue Clogeorgeot, tient grande Fabrique de Chocolat de santé de vanilles de toutes mortes de façons, Pistaches & Diablotins & à juste prix. »

Mercure de France, 1er novembre 1756

— « La Demoiselle Henriet, qui demeuroit ci devant à l'Arsenal tient présentement sa fabrique chocolat chez le sieur Bertaut, rue S Antoine, au,coin de la rue Percée, au Magasin général des Eaux Dardel ; & c’est maintenant le seul e ; droit où e débite ce Chocolat. »

Mercure de France, 1er juillet 1760

Le Mercure de France du 1er octobre 1761 publie un avis du sleur Onfroy, « Diftillateur du Roi tenant le grand Café à la descente de la Place du Pont Michel à Paris, appliqué depuis bien des années à perfectionner les Liqueurs de Table » Il est intéressant de noter que l'activité du sieur Onfroy ne se limite pas aux liqueurs ! « L'accueil fait par le Pub!ic au nouveau Chocolat travaillé à la façon de Rome fondant comme du beurre que le sieur Onfroy distribue depuis quelque temps, n'a fait que redoubler son attention & ses soins pour se conserver la confiance ; les prix en sont fixés pour toujours. Le Chocolat pour l'office à 5o f. & celui de santé à 3 liv. le Chocolat à une vanille vaut 4 liv. à une vanille & demie 5 liv. à deux vanilles 6 liv. & à trots vanilles 7 liv. Le tout la livre poids de 16 onces ; il v en a une septième forte en Paslilles pour manger à sec, qui est d'un goût & d’une odeur admirable ; il se vend 8 liv. la livre, & se distribue par paquets de deux onces & de quatre onces. »

— « Le Sieur Sauvel, Marchand Distillateur, rue neuve des Petits-Champs, au coin de la rue des Bons-Enfans, au Magasin de Provence » vend aussi « d’excellent Chocolat de toute espèce. »

Mercure de France, 1er janvier 1764

— « Le sleur Faciot, marchand confiseur au magasin du Goût, rue St Denis, entre les rues Grenetal & du Petint-Heurleur, déjà connu par ses inventions pour les étrennes, n'a rien négligé pour offrir cette année au public différents objets, capables de flatter le goût. On trouvera chez lui toutes sortes de nouveautés piquantes, un assortiment complet de dragées de Verdun, du chocolat de santé & à la vanille, & généralement tout ce qui concerne son commerce. »

Mercure de France, 1er janvier 1771

— « Le Sieur Rissoan, marchand épicier-droguiste & distillateur, ancien élève de l’apothicairerie de l’Hôtel-Dieu de Paris, demeurant rue de Buci en face de la rue Mazarine, [...]  fabrique le chocolat de santé & à la vanille ; on en trouve chez lui depuis 30 f. la livre jusqu’à 4 liv. »

Mercure de France, 1er juillet 1771

— Le sieur Bideaut, Fabriquant de chocolat de différentes qualités, demeure grande cour Saint Martin des-Champs, en entrant a gauche par la rue St Martin, à Paris.

Il tient aussi des chocolats de Turin & de Florence à une vanille, à 4 l. la livre ; & et à deux vanilles, 5 liv. la livre ; quatre tablettes la livre.

Il vend aussi du chocolat de santé à 3 liv. de même quatre tablettes à la livre.

Il tient d’excellentes pistaches fines & diablotins ; le tout à juste prix. »

Mercure de France, 1er décembre 1775

— « Le Sieur Cop, Successeur du sieur Adeline, continue de débiter le Chocolat de santé pour les estomacs faibles & délicats, & pour les Dames en couche, ainsi que celui à la vanille, & les Pastilles de cacao. Il demeure même maison du sieur Adeline, rue S. Honoré, attenant S. Roch. Pour éviter les méprises, le nom & la demeure sont imprimés sur les Tablettes. »

Mercure de France, 4 janvier 1783

— « La fabrique de Chocolat du sieur Adeline étant toujours continuée dans la même maison, rue St Honoré, attenant St Roch, plusieurs Médecins de Paris m’ont engagé de faire un chocolat de santé pour les estomacs faibles & délicats. L’ayant goûté, ils l’ont trouvé bon & bienfaiisant : il est  donc à propos d’en faire part au Public. Les personnes qui enverront leurs domestiques ou cornmissionnaires auront attention de leur faire demander distinctement du chocolat de santé, marqué S. T. M., pour évites la méprise ; de plus, le nom d’Adeline est imprimé sous la tablette. On y trouvera aussi des pastilles de cacao sans sucre, & de la vanille en gros & en détail de la meilleure qualité. »

Mercure de France1er juillet 1774

— « Il n’est pas surprenant que depuis quinze à vingt ans tant de fabriques de Chocolat se soient manifestées, étant devenu fort à la mode. Nous en offrons au public une qui a l'applaudissement de tous ceux qui s’en sont servis, parce qu'ellerend le Chocolat plus délicat & beaucoup plus onctueux, ce qui vient d’une nouvelle machine qui le broiye avec plus de succès qu’on ne l’avoit fait jusqu’aujourd’hui. L’on s’adressera chez le sieur Cartier, à l'Arsenal de Paris, dans la cour de la Bastille. Toutes les grandes maisons feront foi de l’excellence de ce Chocolat. »

Mercure de France1er juiln 1755

— « Le Conte, au mortier d’argent, carrefour de la Croix Rouge, au coin de la rue du Four, marchand épicier droguiste & distillateur, breveté du Roi, tient magasin de toutes sortes d’épiceries, liqueurs et vins de liqueurs, tant de Marasquin, distillateur à Gênes, que des Isles & de Paris ; syrop  & confitures ; fabrique le chocolat de toute espèce. »

Mercure de France1er décembre 1770

Duthu, Marchand Épicier-Droguiste, rue Saint Denis, vis-à-vis Sainte Opportune.

« D’après l’annonce que nous avons faite du nouveau Chocolat gommeux le 30 Décembre dernier, on a demandé au sleur Duthu des renseignements sur son usage & sa préparation. Nous croyons que les détails suivants, fournis par le Médecin qui a imaginé cette combinaison, pourront intéresser le Public.

La capacité, l’exactitude & les soins du sleur Duthu, tant dans le choix des substances que dans la préparation, contribuent tous les jours aux bons effets de cette boisson, qui est tout à la fois alimentaire & médicamenteuse. C’est un remède indiqué dans presque toutes les maladies de poitrine, & il devient un aliment précieux pour le genre nerveux trop sensible, pour les personnes âgées, pour les poitrines & les estomacs délicats, pour l'état d épuisement produit par un excès de travail ou par d'autres causes particulières ; & son usage prévient les rhumes & autres incommodités de cette nature. Mais on ne peut attendre de grands effets que de son usage continu Voici maintenant la manière de faire ce Chocolat.

On met une once & demie de Chocolat dans à peu près trois onces d'eau trés -chaude & on rient la mixtion sur le feu en la remuant sans la faire bouillir. Lorsque le Chocolat est entièrement fodu, l’on ajoute un poisson (mesure de Paris) de lait de vache ou de chèvre, & l'on fait bouillir légèrement pendant deux minutes au plus.

On en fait usage à déjeuner, ainsi que du Chocolat ordinaire, mais avec peu de pain On en peut prendre la même dose le soir pour souper quand on est enrhumé, & l'on boit par dessus un verre d'eau chaude, dans laquelle on délaie une cuillerée de sirop de gomme de choix. Ce sirop, qui le trouve aussi chez le sieur Duthu, ainsi étendu dans l'eau forme une boisson très agréable, qui, prise à la dose de deux ou trois tasses dans la matinée, 8c autant le soir, seconde puissamment les effets du Chocolat dans les cas de toux sèche, de maigreur, de dévoiement, &c. ; mais alors, quoique ces objets ne puissent faire que du bien, & jamais de mal, comme il est besoin d’observer un régime particulier, il sera prudent de se fait diriger par une personne de l'Art.

Pour éviter les abus qui peuvent résulter de la contrefaçon, chaque livre de ce Chocolat, ainsi que des autres Chocolats de santé*, portera la signature à la main du sleur Duthu.

 

* Tous ces Chocolats n'épaississent point & même les Chocolats de santé ordinaires ; la consistance de ceux-ci n’est, ainsi que l’a remarqué un habile Chimiste, M Parmentier, que le produit de la farine qu’on y met pendant la fabrication, & cette addition répréhensible fait d'un aliment stomachique un aliment indigeste. »

 

Mercure de France, 10 février 1787

« Chocolat à l’Espagnole. Prix, 6 liv. la livre de 16 onces. Chez le Sieur Duthu, Md. Epicier-Droguiste, rue Saint-Denis, N° 272, vis-à-vis l'Eglise Sainte-Oppertune, à Paris.

Le Chocolat d’Espagne a joui de tous les temps d'une réputation méritée. Le Chocolat à l’Espagnole, que nous annonçons, ne lui cède point en qualité, & l’on en sera peu surpris en apprenant qu’il se fait & se vend chez M. Duthu. Ses connaissances dans cette partie, son intelligence & son zèle sont connus. Au reste, ses excellents Chocolats, soit gommeux pour les personnes qui ont la poitrine délicate, soit de santé avec vanille ou sans vanille, jouissent d’une estime qui doit établir un préjugé avantageux pour tout ce qui sort de la Fabrique. »

Mercure de France, 30 mai 1789

« Nouveau Chocolat. La gomme arabique a été connue dans tous les temps comme propre à remédier aux maux de poitrine, aux rhumes, à la toua, &c. On en donne avec succès dans la colique pour amortir l’action des humeurs âcres. On peut la prendre en substance ; elle se dissout facilement dans la bouche. On vient d'en essayer l'usage d’une manière aussi agréable que salutaire. Une personne étoit attaquée depuis environ six mois d’un rhume qu'elle avoir négligé ; une maigreur & un dépérissement extrêmes, occasionnés par la fréquence de la toux, l’avoient mis dans le plus grand danger. On imagina de lui prescire pour tout régime l’usage d’un Chocolat que l’on a combiné avec la gomme arabique & le baume de Tolu. Ce traitement a eu le succès le plus complet. Comme il est essentiel de s’assurer en pareil cas du choix des substances & de l’exactitude de la préparation, le Médecin s’adressa à une personne dont il étoit sûr, au Sieur Duthu, Marchand Epicier-Droguiste, rue Saint Denis, vis-à-vis Sainte Opportune. C’'est chez lui que se trouve ce nouveau Chocolat, qui peut faire beaucoup de bien, & qui n’est dangereux dans aucun cas. »

Mercure de France, 30 décembre 1786

— « Mrs Bianchetti & Manar, Suisses Italiens, viennent d'établir une fabrique de chocolat à la façon de Milan & de Turin, dont ils ont apporté d'Italie tous les ustensîles nécessaires à cette fabrique. Tout le monde sait que la bonté du chocolat consiste dans une parfaite coction ; c’est cette qualité qui fait si estimer le chocolat de Milan & de Turin, & qui va être désormais fabriqué à Paris, par les sieurs Bianchetti & Manar.

Ils le vendront en gros & en détail, & ils en ont à plusieurs prix de la susdite façon ; ils le vont faire en ville quand on les y demande. Leur adresse est dans les Quinze-vingt, la boutique à côté du 1a cuisine des Prêtres. »

Mercure de France, 1er décembre 1754

Le chocolat n'est pas recommandé pour la voix !

 

« Comme il y a des femmes barbues, & des hommes sans barbe, il y a des femmes qui ont une voix d’homme, & des hommes qui ont une voix de femme. L’Auteur prescrit aux jeunes personnes du sexe qui ont ce défaut, de se gargariser tous les matins avec de l’eau & du verjus, moitié d’un & d’autre ; de mettre dans leurs bouillons beaucoup de pourprer, & d’en manger aussi beaucoup en salade ; de s’interdire absolument le café & le chocolat, le vin pur quel qu’il soit, & tous les vins de liqueur ; enfin de ne jamais écouter chanter aucune personne, qui ait la voix extrêmement grosse, &c. Il faudrait par la même raison qu'elles n’eussent jamais  d’entretien qu’avec des femmes.  [...] »

Observations sur les écrits modernes, 1er janvier 1741