Malaisie
La cacaoculture bénéficie d’un cadre forestier exceptionnel, particulièrement adapté à ses exigences. Si, initialement, le sol ne s’y prêtait guère, des hybrides ont été créés, et les rendements intensifiés.
La cacaoculture ne s’est implantée en Malaisie qu’au début des années 1960. Concentrée dans le Sabah (ancien Bornéo britannique du Nord) et en Malaisie occidentale, elle vit sa production s’élever rapidement au cours de la décennie suivante, pour atteindre un peu plus de 35 000 tonnes en 1979-1980. De 10 000 hectares en 1975, sa superficie passa à près de 400 000 hectares à la fin des années 1980. si elle connut la crise des années 1980, elle n’en poursuivit pas moins son essor ; avec 247 000 tonnes en 1989-1990, elle constituait déjà un dixième de la production mondiale. une progression fulgurante qui s’explique par le fait que, à l’instar du palmier à huile et de l’hévéa, le cacao bénéficia de la « politique volontariste d’investissement dans les cultures d’exportation » (1). Encouragée par l’Ehtat (pas de taxation, recherches pour l’amélioration et le développement des cultures, ouverture à la main-d’œuvre étrangère, etc.), la production est fondée sur des méthodes à hauts rendements et est assurée, en majeure partie, par de grandes plantations agro-industrielles — le secteur paysan n’en représente que 20 %. Au tournant des années 1990, les plus petites exploitations produisaient déjà 600 à 800 kg à l’hectare, et l’immense Harrison Malaysian Plantation, plus de 1,5 tonnes. à partir des années 1990, toutefois, la baisse des cours mondiaux du cacao et la hausse des coûts de production, due en partie à l’éradication de l’insecte foreur des cabosses, entraînèrent la chute de l’économie cacaoyère malaisienne. Elle fut alors supplantée par l’Indonésie. En dépit des encouragements dispensés aux petits agriculteurs pour les inciter à s’engager dans la cacaoculture, la production n’a cessé de décliner. En 2011, elle couvrait à peine 5 % de la demande de cacao nationale.
(1) Ellen Hanak Freud, Philippe Petithuguenin, Jacques Tichard, Les champs du cacao, 2000.
Compte tenu de son niveau d’acidité, le cacao malaisien est au moins pour la moitié transformé. Le beurre et le cacao en poudre sont essentiellement destinés à l’exportation.
Le cacao de Malaisie
La production malaisienne est constituée d’un cacao bulk, de qualité inférieure, aux petites fèves ; il est très parfumé, mais acide. Pour pallier l’inconvénient de cette qualité laissant à désirer, le pays joua d’abord, auprès des professionnels du chocolat, la carte du prix alléchant, en pratiquant des tarifs de 20 à 50 % moins élevés que ceux du cacao africain. Puis, dès la fin des années 1980, des moyens de traitement spécifiques furent mis au point, avec l’aide des Américains, pour corriger l’acidité des fèves.
Malaisie : production de cacao
en milliers de tonnes
1960-61 0,600
1961-62 0,600
1962-63 0,400
1963-64 0,850
1964-65 1,200
1965-66 1,700
1966-67 2,250
1967-68 2,350
1968-69 2,750
1969-70 3,200
1970-71 4,500
1971-72 5,000
1972-73 6,733
1973-74 10,480
1974-75 12,880
1975-76 15,170
1976-77 17,513
1977-78 21,879
1978-79 28,515
1979-80 35,372
1980-81 49,068
1981-82 61,000
1982-83 68,000
1983-84 90,000
1984-85 99,000
1985-86 130,000
1986-87 167,000
1987-88 230,000
1988-89 243,000
1989-90 247,000
1990-91 230,000
1991-92 220,000
1992-93 200,000
1993-94 177,172
1994-95 131,475
1995-96 120,071
1996-97 106,027
1997-98 90,183
1998-99 83,668
1999-2000 70,262
2000-01 57,708
2001-02 47,661
2002-03 36,236
2003-04 33,423
2004-05 27,964
2005-06 31,937
2006-07 35,180
2007-08 27,955
2008-09 18,152
2009-10 18,929
2010-11 15,975
2011-12 ?????
2012-13 ?????
[Sources : FAO.]
1986