Gabon
Traversé par l’équateur, doté d’une façade maritime sur l’océan Atlantique longue de 600 km, entouré par la Guinée-Equatoriale, le Cameroun et la République du Congo Brazzaville, cet état d’Afrique de l’Ouest, indépendant depuis 1960, connaît une chaleur et une humidité constantes, ce qui explique son immense couvert forestier. Souvent associées aux cultures vivrières, les cultures commerciales (cacao, café, bananes) demeurent peu productives. Celle du cacao a même fortement régressé depuis les années 1980, au point de passer au-dessous des cinq cents tonnes.
La cacaoculture débuta au Gabon au début des années 1890. Elle contribua au développement de trois provinces — Woleu-Ntem, Ogooué-Ivindo et Ogooué-Lolo. La filière cacao reposa longtemps sur le système traditionnel des clerks, qui allaient de village en village pour acheter les récoltes et fournissaient aux planteurs les produits phytosanitaires nécessaires ; ils avaient leurs producteurs attitrés. Au cours des années 1970, ce système fut supprimé au profit d’un organisme étatique, la Caisse Cacao, détentrice du monopole de la commercialisation du cacao. La productivité chuta. Dissoute, la Caisse Cacao fut remplacée par le le SONADECI, puis, en 1988, par la Société de Café et de Cacao Gabonaise (SOCAGAB), dont l’objectif était de porter la production cacaoyère à 11 000 tonnes. Ce fut l’effet inverse, et cette société fit faillite.
Face à la baisse généralisée de la production, une politique agricole nationale tente, depuis 2009, de redynamiser la cacaoculture en restaurant les plantations laissées à l’abandon — le plus souvent, au profit des activités forestières et de la pêche, puis du pétrole —, en créant de nouvelles plantations, en privilégiant une production de qualité et en incitant les jeunes à s’intéresser à cette culture pour assurer la relève. Le renouvellement des petites plantations familiales devrait avoir pour effet d’inverser le flux migratoire qui s’opérait jusque là des zones rurales vers les villes. Dans ce contexte, la Caisse de Stabilisation et de Péréquation (CAISTAB), chargée de gérer les filières cacao-café à l’échelle nationale, mit en œuvre un programme dans la province du Moyen-Ogooué, un des hauts lieux du cacao gabonais. Cet organisme lança aussi, en 2011, une campagne de réhabilitation dans l’Ogooué Ivindo. De même, en 2011, le gouvernement donna des instructions pour la relance de la culture du cacao dans le Woleu Ntem, province qui, dans les années 1960, atteignit une production de 5 000 tonnes.
Gabon : production de cacao
en milliers de tonnes
1960-61 3,190
1961-62 3,360
1962-63 3,600
1963-64 4,000
1964-65 2,170
1965-66 4,296
1966-67 4,061
1967-68 4,751
1968-69 4,366
1969-70 6,095
1970-71 5,031
1971-72 5,030
1972-73 5,151
1973-74 4,869
1974-75 4,549
1975-76 3,573
1976-77 3,573
1977-78 3,710
1978-79 4,754
1979-80 3,814
1980-81 2,850
1981-82 2,900
1982-83 2,500
1983-84 1,595
1984-85 1,500
1985-86 1,628
1986-87 1,574
1987-88 1,802
1988-89 1,800
1989-90 1,502
1990-91 1,802
1991-92 2,925
1992-93 1,966
1993-94 0,718
1994-95 0,774
1995-96 1,022
1996-97 0,686
1997-98 0,500
1998-99 0,700
1999-2000 0,500
2000-01 0,600
2001-02 0,500
2002-03 0,600
2003-04 0,200
2004-05 0,300
2005-06 0,200
2006-07 0,100
2007-08 0,200
2008-09 0,200
2009-10 0,223
2010-11 0,234
2011-12 ???
2012-13 ???
[Source : FAO.]