Chocolaterie de la Loire

(France)

 

La maison Etienne Barjolle & Cie, sise impasse Vignole, à Nantes, fabriquait du chocolat en tablettes de toutes grandeurs, de toutes divisions et de toutes qualités, ainsi que des confitures en pots et en seaux de 5, 10 et 15 kg. 

« Dans l'usine de l'impasse Vignole on emploie uniquement des cacaos de premier choix et des sucres irréprochables ; aussi, les produits fabriqués défient-ils toute concurrence au point de vue de la qualité. Le cacao est pris en entrepôt de douane, et il est rentré à l'usine pour y subir diverses manipulations dont la première est le grillage.

Le grillage du cacao est une opération aussi délicate que celle du grillage du café. Dans certaines usines, on grille dans un moulin mû
par une force motrice. A la Chocolaterie de la Loire, le grillage, se fait à la main, et toujours par la même personne, qui se livre à ce travail depuis quinze ans. Les résultats obtenus par la maison Barjolle et Cie sont si satisfaisants que la maison est loin de vouloir changer de manière d'opérer.

Une fois grillé, le cacao passe au concasseur mû par la vapeur. Le concasseur réduit le cacao en petits fragments tout en chassant, par un appareil ventilateur, la pellicule qui le recouvre et que l'on appelle des « bogues ».

Un autre appareil réduit le cacao à l'état liquide. Sous cette forme, le cacao est ensuite reçu dans des bassines en fer blanc. Uire fois froid, le cacao est enlevé de ses moules, on a ainsi les pâtes que l'on passe, après les avoir fait chauffer, à la broyeuse et au mélangeur pour les mouler et les livrer au commerce sous les différentes formes et qualités demandées par la clientèle.

Tous les appareils de la Chocolaterie de la Loire sont mûs par un moteur à vapeur de 10 chevaux.

Un ventilateur électrique sert, en outre, pendant les grandes chaleurs, à refroidir les pâtes de chocolat, car il est important, pour obtenir un chocolat ferme et d'une belle casse, qu'il soit saisi.

[…] Cette maison est, depuis quatre ans, sous la direction de M. Etienne Barjolle, qui a fait tous ses efforts pour lui donner l'extension nécessaire et compatible avec les petits bénéfices résultant de la concurrence. Sa fabrication, vraiment consciencieuse, et dont les grandes qualités ne se sont jamais démenties, a porté ses fruits. La maison Barjolle et Cie est connue et estimée dans tout l'ouest de la France, et elle a obtenu aux expositions les récompenses suivantes : Brest, 1901, grand prix ; Lille, 1902, médaille de bronze ; Nantes 1903, médaille d'argent ; Paris, 1903, médaille de vermeil. »

Le Panthéon de l'industrie : journal hebdomadaire illustré, 1er janvier 1904