Turenne
(France)
En 1899, une fabrique de chocolat fut fondée à Sedan (Ardennes) par un groupe de notables. Une des marques de la Chocolaterie Sedanaise était le Chocolat du XXe siècle. Toutefois, l’entreprise ne vécut qu’un an et demi. Un des actionnaires (semble-t-il), Jules Rousseau (1853-1936), décida de la relancer en 1902 à Pont-Maugis (Ardennes) dans des locaux lui appartenant et la baptisa du nom d’un célèbre Sedanais, Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675). La marque « Chocolat Turenne » fut créée en 1904 et connut un rapide succès régional. Toutefois, en 1906, l’usine fut détruite par un incendie. Jules Rousseau racheta alors l’usine de la Chocolaterie Sedanaise, qui, en 1902, avait été transformée en usine de drap. Elle fut remise en état et se développa sous la direction de la famille Rousseau. Mais elle fut détruite pendant la Grande Guerre. Las de ces turpitudes, Jules Rousseau la céda à son fils Jean, qui la reconstruisit et entreprit de la développer. Elle fut alors renommée « Chocolaterie de Sedan », tout en conservant sa marque Chocolat Turenne, à laquelle vinrent s’associer les marques « Chocolat de la cathédrale (Reims) » et « Chocolat de Verdun ». Les dommages consécutifs au conflit et la hausse du prix des matières premières, entre autres difficultés, empêchèrent Rousseau de redresser la barre, et, en 1923, il céda la chocolaterie à un chocolatier belge d’Anvers, Alfred Martougin. La « Nouvelle Chocolaterie de Sedan » vit ses installations s’agrandir et ses marques se multiplier. En 1930, elle remporta le « Grand Prix international d’Anvers ». À la fin des années 1930, 140 employés faisaient tourner l’usine. Mais, en 1940, celle-ci fut saccagée, et le chocolat distribué aux prisonniers de guerre. Bien qu’ayant repris son activité après le conflit mondial — elle comptait alors 75 ouvriers — et rachetée à la mort de Martougin par son directeur, Pierre Bénezet, qui avait œuvré à sa prospérité depuis les années 1920, l’entreprise ne put faire face à la concurrence et dut fermer ses portes en 1969. À cette époque, elle produisait environ cinq tonnes de chocolat par jour : tablettes de chocolat, bonbons de chocolat, confiseries pour Pâques et Noël, etc.
En 2011, Jean-Thierry Lechein choisit de faire revivre la marque Chocolat Turenne à petite échelle. Place Turenne, à l’emplacement du magasin de la Chocolaterie Turenne, le pâtissier boulanger Franck Moullois confectionne les tablettes (chocolat noir à 55 % de cacao, au lait et blanc).
La publicité
« Visitez Sedan et les Ardennes… en croquant du Chocolat Turenne car il est vraiment bon ! », ainsi allait la publicité de cette chocolaterie. Au milieu des années 1900, un visage vint illustrer la marque. Haute en couleurs, avec une dominante de jaune, une célèbre affiche montre trois enfants goûtant, avec une joie non dissimulée, du chocolat derrière une table sur laquelle sont posées deux tablettes au papier à demi retiré. La firme édita une collection de fascicules « Instruire » ; le premier était consacré aux Monuments de France. Dans les années 1960, elle insérait dans ses tablettes des petites images (rois de France, etc.).
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