Bélize

 

 

Cet état d’Amérique Centrale, anciennement Honduras britannique, sis au nord du Guatemala et baigné par la mer des Antilles, est l’un des pays les plus pauvres du monde. D’aucuns le qualifient de « berceau du chocolat ». Un pot maya, vieux de plus de 2 600 ans et qui contint du chocolat, y a été mis au jour. Quatorze de ces pots y furent découverts en 1981, certains portant encore des traces de chocolat. L’usage de cette boisson s’est perpétué jusque dans les familles mayas d’aujourd’hui, qui, avec les indiens Kechi vivent dans le sud du pays. Quant à la culture du cacao (trinitarios et criollos), elle concerne principalement les districts de Toledo, de South Stann Creek et de Cayo, où elle est presque totalement organique. Le pays produit 100 % de cacao fin. En 2001, l’ouragan Iris, survenu en octobre, détruisit les trois quarts de la récolte, qui chuta de quelque 33 tonnes à environ 8 tonnes. Mais les plantations purent être réhabilitées grâce à une forte entraide internationale, et, en 2008, la production s’éleva à presque 70 tonnes.

Un des trois pots mis au jour à Colha, dans le nord du Belize et qui contenait un résidu de cacao, entre 600 av. J.-C. et 250, National Geographic.

Le géant américain Hershey’s possédait sa principale plantation au sud de Belmopan, ce qui ne l’empêchait pas d’acheter du cacao aux producteurs locaux. En 1984-1987, il coopéra avec le ministre de l’Agricuture, en partenariat avec d’autres organismes, dans le cadre d’un plan « Belize Accelerated Cacao Production Project », visant à former les planteurs aux méthodes modernes de culture et à introduire des variétés plus productives. Mais, suite à une chute du prix du cacao, Hershey’s eut financièrement intérêt à s’approvisionner sur le marché mondial. De ce fait, le projet fut abandonné. Ce qui entraîna des pertes pour les cacaoculteurs qui avaient effectué des investissements. La plupart des plantations furent détruites pour être remplacées par des orangeraies. Il fallut attendre les années 1990 pour voir renaître le cacao. Un fabricant britannique de chocolat, Green & Black’s (auj. Intégré à Cadbury’s) (1) s’allia avec la Toledo Cacao Growers Association (TCGA), créée en 1984 et dont le siège se trouve à Punta Gorda (district de Toledo), afin de produire du chocolat « bio » pour le marché européen. Cette association, qui officie en liaison avec les agences de certfication internationales (Fairtrade, notamment), est aujourd’hui le principal acheteur du cacao local, qui revendique son origine maya à travers divers programmes. Assistance technique, prêts, etc. ont permis au cacao belizéen d’atteindre une haute qualité. Quelque 90 % du cacao de la TCGA, qui, en 2013, regroupait plus de 1 100 petits planteurs (soit environ 3 000 acres, contre 400 en 2003), sont exportés.

(1) Green & Black’s avait pour projet de fabriquer une tablette certifiée Fairtrade à partir d’une recette locale de chocolat à boire épicé, traditionnel. Lancée en 1994, la tablette Maya Gold fut le premier produit à arborer la marque Fairtrade au Royaume-Uni.

(2) Une de ses spécialités est constituée par les chocolate jalapeños, piments jalapeños frais garnis d’un fourrage (beurre de cacahuètes, etc.) et enrobés de chocolat (noir, au lait ou blanc). Cette friandise quelque peu épicée se retrouve au Mexique et au Guatemala. Les chocolatiers jouent généralement avec la couleur du piment et le chocolat de l’enrobage, du chocolat blanc, coloré ou non, étant utilisé pour dessiner des rayures décoratives. Originaire du Mexique et ainsi nommé d’après la ville de Jalapa (Xalapa, État du Veracruz), le piment jalapeño, vert ou rouge suivant son degré de maturité, mesure entre 5 et 9 cm et présente une saveur parfumée, mordante et moyennement piquante. La même recette est aussi réalisée avec des petits piments doux.

Chaque année, au printemps, depuis 2007, le Chocolate Festival of Belize (initialement, Toledo Cacao Fest) met à l’honneur le chocolat. La seule fabrique du district de Toledo, la Cotton Tree Chocolate Factory, créée par un Californien et établie à Punta Gorda, y prend largement part. Mais il existe d’autres chocolateries au Belize. C’est à la fin des années 1990 que la fabrication de chocolat débuta dans le pays. Une entreprise, fondée par un ancien directeur de Hummingbird Hershey, Richard Burns, et installée à Belmopan, lança alors une tablette Food of the Gods, mais elle ne connut qu’une brève existence. Au début des années 2010, le pays comptait quatre chocolateries utilisant exclusivement le cacao organique de Toledo : la Belize Chocolate Company, créée en 2007 à San Pedro et qui ouvrit sa première boutique dans cette ville en 2012 — ses produits (2) sont commercialisés sous la marque Kakaw — ; Goss Chocolate, fondée en 2007 à Seine Bight, au sud du Belize, dans la péninsule de Placencia ; IxCacao, établie à San Felipe (district de Toledo) et qui produit, suivant des techniques européennes traditionnelles, un chocolat « bio », du cacao en poudre et des truffes ; Cotton Tree Chocolate, installée à Punta Gorda (district de Toledo). Par ailleurs, le chocolat est encore travaillé sur la pierre, comme jadis, par des petits artisans (Cirila’s Chocolate, dans le village San Felipe).

La production du Belize s’est élevée à : 17 t (1960-1961), 55 t (1964-1965), 20 t (1970-1971), 42 t (1974-1975), 44 t (1980-1981), 64 t (1984-1985), 91 t (1990-1991), 34 t (1994-1995), 40 t (2000-2001), 22 t (2004-2005), 26 t (2010-2011).

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