Caffarel

(Italie)

 

Paolo Caffarelli [ou Caffarel (1783-1845)] et sa femme achetèrent en 1828 (1) à la famille Watzembourn l’édifice 10 via Balbis, dans le bourg San Donato, à Turin, occupé en location par la fabrique de chocolat Landò, que dirigeait Giovanni Martino Bianchini et où fonctionnait la machine que celui-ci avait mise au point quelques années auparavant. À la mort de Bianchini (1837), Caffarel lui succéda définitivement et créa la société « Caffarelli père et fils » (Caffarelli padre e figlio). Conscient que la machine ne donnait pas les résultats escomptés, il fit l’acquisition de la machine du génois Bozelli et fut l’un des premiers dans le Piémont à utiliser l’énergie hydraulique dans la fabrication du chocolat, grâce à sa situation sur le canal de Turin. Il dut grande partie de sa réputation à son « chocolat de santé » à la cannelle. En 1846, son fils Isidoro reprit l’affaire, dont il avait hérité avec son frère Paolo. C’est en 1852 que fut créée une nouvelle « pâte de chocolat » baptisée gianduja, à base de chocolat et de noisettes Tonda Gentille de la région des Langhe (Piémont), particulièrement réputées pour leur goût délicat et fn. À partir de 1869, cette composition fut façonnée en petits bonbons longs et triangulaires, aux extrémités arrondies, qu’elle enveloppa de papier doré, les gianduiotti — ils existent aussi aujourd’hui en grand format (grangianduja). Cette spécialité conquit les palais les plus exercés et les plus célèbres, notamment le roi Victor-Emmanuel II et la duchesse de Gênes.

              En 1879, la firme, alors gérée par le fils d’Isidoro, Ernesto Alberto, fusionna à la chocolaterie turinoise de Michele Prochet (2) et, de ce fait, fut rebaptisée Caffarel Prochet e Compagnia. Après la Seconde guerre mondiale, une fois relevée des ruines et rendue à sa splendeur première, elle transféra, en 1968, sa production sur un vaste site, équipé à la pointe des techniques, à Luserna San Giovanni (province de Turin), dans le Val Pellice, au pied des Alpes — la terre natale de Paolo Caffarel. La société Caffarel S.p.A fut absorbée en 1997 par le groupe suisse Lindt & Sprüngli.

                 Hors le gianduiotto classico (Gianduia 1865) et le gianduiotto fondente, plus riche en cacao, les spécialités de Caffarel sont, principalement, le nocciolotto classico, dé de gianduja et de noisettes, le nocciolotto fondente, au chocolat fondant, le Piemonte, bloc de gianduja et de noisettes mêlés, et le croccante gentile, petite barre à la fois douce et croquante, constituée d’un fourrage aux éclats de noisettes caramélisées et d’une robe de chocolat au lait.

(1) La plupart des sources donnent 1826, mais le musée de Turin, spécialisé dans l’histoire industrielle de sa ville, indique 1828. On trouve même 1832 (Mauro Silvio Ainardi et Paolo Brunati, 2008).

(2) Si, comme certains le prétendent, le gianduiotto fut, en fait, inventé par Michele Prochet, il n’en demeure pas moins que c’est la chocolaterie Caffarel qui en assura la commercialisation à partir de 1869.

La publicité

 

La chocolaterie se montra aussi novatrice en matière de communication. L’intérêt porté par Caffarel à ses boîtages — chaque année a ses collections — les rend très recherchés des collectionneurs. Leonetto Cappiello réalisa une affiche Cioccolato Caffarel Prochet Torino (1922, Devambez).

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